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HISTORIENS ESPAGNOLS.

MENDOZA. — MONCADA. — MELO.[1]

La littérature espagnole est encore, à proprement parler, peu connue en France. L’immortel Don Quichotte et quelques comédies, voilà à peu près tout ce qu’en sait la grande masse des lecteurs. Cette littérature est pourtant une des plus riches, peut-être même la plus riche de l’Europe, pour le nombre des auteurs et des écrits. Son seul défaut est d’être un peu ancienne, d’avoir fleuri à une époque reculée, et de ne s’être pas renouvelée, comme ses sœurs, par des productions plus modernes. L’Espagne n’a rien à opposer à Byron, à Walter Scott, à Goethe, à Schiller, à cette pléiade de grands écrivains qui a illustré le commencement de ce siècle chez plusieurs peuples, et qui a attiré récemment notre attention sur les langues et les littératures de l’Angleterre et de l’Allemagne. L’Espagne n’a même que peu de noms à citer dans le XVIIIe siècle ; il faut remonter plus haut encore, se vieillir de deux cents et même de trois cents ans, aller jusqu’au temps de la maison d’Autriche, jusqu’à cette grande période qui commence à Charles-Quint et qui finit à Charles II, pour trouver la véritable époque littéraire de l’Espagne ; mais aussi, quand

  1. Tesoro de historiadores españoles. — Librairie de Baudry.