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Page:Revue des Deux Mondes - 1843 - tome 1.djvu/902

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LETTRES
SUR LA SESSION.

QUESTION DE CABINET.

Au Directeur de la Revue des Deux Mondes.

Depuis ma dernière lettre, la question de cabinet a été posée dans les bureaux de la chambre avec franchise et netteté, à l’occasion de la loi des fonds secrets. Cette question, de l’aveu de tous, n’avait pas été résolue dans la discussion de l’adresse : enveloppée dans l’unanimité du vote sur le droit de visite, supérieure aux débats de l’affaire de Syrie, étrangère aux autres paragraphes, elle était restée indécise. Il semblait que le ministère ne pût s’y méprendre et dût provoquer lui-même un prompt débat sur sa politique et ses actes ; c’était, dit-on, sa première impression. Le lendemain de l’adresse, on avait annoncé que la loi des fonds secrets serait apportée immédiatement et la chambre appelée à s’expliquer. La réflexion a changé ces dispositions ; la chambre semblait moins favorable qu’on ne l’avait espéré : on a voulu gagner du temps. Ce n’est qu’après un assez long retard que le ministère a pris enfin son parti et a demandé le million accordé depuis quelques années aux dépenses de la police ; mais, en faisant cette demande, il s’est borné à insister sur les nécessités du service public, sur le besoin de surveiller les