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Page:Revue des Deux Mondes - 1843 - tome 2.djvu/130

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REVUE DES DEUX MONDES.

lecture, l’écriture et l’arithmétique, et l’on applique à d’autres objets l’enseignement simultané, sans jamais négliger ce qui, étant dans chaque système digne d’imitation, mérite d’être appliqué de préférence à chaque enseignement en particulier.

En dehors de ces écoles primaires, il existe un certain nombre d’instituteurs répandus dans tout le royaume et entièrement indépendans du gouvernement, qui, s’étant formés eux-mêmes, n’ont point reçu le diplôme d’instituteur public, et dont l’état tolère les établissemens. 10,000 enfans y apprennent à lire et à écrire, en sorte qu’à la fin de l’année 1840, sur une population d’environ 900,000 ames[1], 32,000 enfans recevaient le bienfait de l’instruction élémentaire.

L’instruction élémentaire est beaucoup plus répandue dans les îles de la Grèce que dans les deux autres subdivisions du royaume de Péloponèse et la Grèce continentale). En effet, bien que le Péloponèse renferme plus de la moitié de la population, le nombre des enfans qui y fréquentent les écoles primaires ne dépasse guère le tiers de la somme totale des enfans qui reçoivent l’instruction élémentaire dans tout le royaume. Sur le continent, ce rapport est encore plus défavorable, puisque (si l’on excepte Athènes et son port) on ne trouve plus sur cette grande étendue de territoire que la proportion d’un quart. On peut répartir ainsi les 32,000 enfans ci-dessus mentionnés : Péloponèse, 11,000 ; — Grèce continentale, 8,000 ; — Îles, 13,000. Ces chiffres montrent que l’instruction primaire est infiniment plus avancée dans les îles que partout ailleurs, ce qui s’explique parce que cette partie du royaume a très peu souffert dans la guerre de l’indépendance comparativement au Péloponèse et à la Grèce continentale. La réduction qu’on a opérée récemment dans le nombre des communes permet d’espérer que, grace à l’accroissement de population qui en résultera pour chacune d’elles, dans une dizaine d’années tous les enfans d’un âge convenable fréquenteront les écoles.

ÉCOLES POUR LES FILLES. — SOCIÉTÉ PHILECPÉDEUTIQUE[2]

Avant la révolution, il n’existait point d’écoles pour les filles. C’était dans le sein de leur famille que les jeunes personnes riches acqué-

  1. M. Strong donne le chiffre de 926,000 en 1837 ; M. Mure, de 856,470 en 1840. Voy. Quarterly Review, no 139, page 152.
  2. Ou société des amis de l’enseignement.