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Page:Revue des Deux Mondes - 1843 - tome 2.djvu/136

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REVUE DES DEUX MONDES.

parties du Parthénon, de réédifier le charmant temple de la Victoire, de retrouver les propylées, jusqu’alors à peu près invisibles sous les décombres qui les recouvraient, enfin d’exhumer un grand nombre de statues, de vases, et d’inscriptions, etc. Là où les ressources du gouvernement se trouvèrent insuffisantes, la société archéologique lui vint en aide. Les moyens de cette société étaient à la vérité fort restreints ; cependant, comme elle sut toujours les employer avec une grande sagesse, elle put, en ne se chargeant jamais que d’entreprises proportionnées à ses forces et que le gouvernement ne se sentait pas en état d’exécuter dans un avenir rapproché, effectuer des fouilles et des exhumations importantes (celle par exemple de la tour de Cyrrheste, etc.), des restaurations et des découvertes précieuses.

DÉPENSES ANNUELLES DE L’ÉTAT EN FAVEUR DE L’INSTRUCTION
PUBLIQUE ET DES SCIENCES.

Pour l’année 1841, ces dépenses se sont montées à 461,789 dr. Dans l’année 1842, elles ont été fixées à 492,016 dr. (sans comprendre sur ce chiffre la somme considérable dépensée annuellement par l’état pour l’entretien de l’excellente école militaire du Pyrée). Sur la dépense totale, il faut compter 96,330 dr. rien que pour les traitemens des instituteurs primaires, et 16,800 dr. pour les bourses fondées par le gouvernement dans le but de former des institutrices. Qu’on y ajoute les sommes consacrées à l’école normale primaire (4,447 dr.) et à l’entretien de la maison des orphelins (20,000), et l’on trouvera que l’état dépense, pour l’instruction élémentaire des deux sexes, une somme annuelle de 137,597 dr. Si on réfléchit ensuite que la totalité des recettes publiques du royaume de Grèce ne dépasse guère 18,000,000 de dr., et que le royaume de Prusse, qui est si libéral en faveur de l’enseignement, sur un revenu de plus de 50 millions de thalers, ne consacre pas tout-à-fait un million de th. (plus exactement 986,679 th., 26 groschen, 8 pfennigs.) à l’instruction publique, et si l’on cherche le rapport qui existe entre les dépenses faites par chacun des deux gouvernemens dans l’intérêt de l’instruction publique et leurs revenus, on trouvera que le royaume grec consacre à l’enseignement public un trente-sixième (ou à peu près 3 pour 100), et le royaume de Prusse seulement un cinquantième (ou 2 pour 100) de leurs revenus respectifs.