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Page:Revue des Deux Mondes - 1843 - tome 2.djvu/938

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LE
MOIS DE MAI À LONDRES.

Le mois de mai est ce qu’on appelle, à Londres, la saison, par excellence. C’est l’époque de l’année où l’aristocratie anglaise quitte ses châteaux pour la capitale, et l’isolement superbe de la vie féodale pour le mouvement tumultueux de la vie mondaine. C’est le temps où les séances du parlement sont le plus remplies, le plus agitées, et où se passent d’ordinaire ces grandes luttes qui décident du sort du pays ; le temps où les théâtres font tous leurs efforts pour attirer le public indifférent, où les livres nouveaux se multiplient, où les œuvres d’art se produisent, où les concerts se donnent, où les exhibitions s’ouvrent, où les voyageurs qui se sont envolés vers toutes les parties du monde reviennent s’abattre sur le sol natal avec leur moisson de souvenirs et d’anecdotes. C’est le moment des grands dîners publics, des meetings nombreux, des anniversaires de toutes les sociétés de bienfaisance, de science, de littérature, de piété, de politique, qui abondent à Londres. C’est enfin la saison où le climat de cette sombre cité est habituellement le plus doux et le plus salubre, où les brouillards de l’hiver se dissipent un peu, où les parcs et les squares sont dans tout l’éclat de leur magnifique verdure, où les