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Page:Revue des Deux Mondes - 1843 - tome 3.djvu/789

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LES ÎLES FALKLAND.

ment ondulées, et coupées par un nombre infini de ruisseaux qui ne tarissent jamais. Les plages qui entourent les larges et sinueuses découpures de l’île sont, excepté en quelques endroits où le squelette de la formation rocheuse perce l’enveloppe du sol, uniformes, basses, et bordées de dunes sablonneuses : ce sont les havres les plus vastes et les plus sûrs de ces parages. De l’île occidentale, les Anglais n’ont guère exploré jusqu’à ce jour que les côtes. L’aspect général indique qu’elle est plus montagneuse. Bien qu’arrondies par les sommets, les collines que l’on aperçoit de la mer appartiennent évidemment à la même formation que celles de l’île orientale ; elles sont isolées, basses, et ne semblent pas se relier entre elles. Les côtes sont d’un abord difficile ; les havres sont resserrés, profonds, et cernés par des rocs âpres et escarpés.

La température des îles Falkland est très modérée. Il résulte d’une série d’observations faites avec soin que dans toute l’année le thermomètre ne descend presque jamais au-dessous de 0 et ne s’élève que rarement au-dessus de 22° centigrades. Il y tombe très peu de neige, et encore ne séjourne-t-elle que dans les lieux les plus élevés. Le ciel est rarement brumeux ; les éclairs et le tonnerre y sont presque inconnus. En revanche, il y pleut beaucoup et dans toutes les saisons indistinctement, mais seulement par raffales. Cependant, quoiqu’il n’y tombe pas une plus grande quantité d’eau durant toute l’année qu’en Angleterre et dans le nord de la France, les hivers y sont plus humides, ce que l’on attribue à la nature du sol, imbibé d’eau par les mille ruisseaux qui coupent l’île dans tous les sens et qui manquent d’écoulement, et à l’absence, en cette saison, des vents secs qui soufflent pendant le reste de l’année. En effet, ce qui caractérise le climat des îles Falkland, c’est l’action presque constante des vents de l’ouest, qui rappellent par leur régularité les brises des régions intertropicales, c’est-à-dire qu’ils s’élèvent le matin vers les neuf heures et ne tombent qu’au moment du coucher du soleil. Il n’y a rien de plus singulier que le contraste entre le calme, la pureté des nuits, et les orages violens qui marquent le milieu de la journée, surtout dans les mois les plus chauds de l’année, qui dans cet hémisphère sont ceux de janvier, février et mars.

Les relations des marins de toutes les nations qui ont séjourné dans les îles Falkland s’accordent à louer la salubrité du climat, qui ne peut manquer de s’améliorer rapidement par la culture et le défrichement du sol. Ce qui vient à l’appui de cette assertion, c’est le séjour pendant quatorze mois dans l’île occidentale de deux ma-