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LES ÎLES FALKLAND.

lord Stanley du 23 mars dernier, le siége de l’administration a été transféré au Port-William.

D’après les dernières communications faites par lord Stanley à la chambre des communes, un grand nombre d’Anglais établis dans les provinces de la Plata demandent à acheter des terres dans les îles Falkland, et n’attendent qu’une autorisation, pour y transporter des troupeaux et tout ce qu’ils possèdent. Des Écossais et des fermiers des comtés du nord de l’Angleterre arrivent au Port-Louis avec des moutons de la plus belle race. On a commencé à vendre des terres autour de l’enceinte tracée de la ville Anson, sur l’emplacement de l’ancien établissement espagnol, au prix de 8 shellings (10 fr.) l’acre. Dans les derniers mois de l’année qui vient de s’écouler, un navire de la marine royale était occupé à transporter du Cap-Horn au Port-Louis de jeunes arbres et des bois de charpente. Plusieurs gisemens de houille avaient été découverts à la surface du sol. L’analyse des échantillons qui ont été envoyés en Angleterre a donné les résultats les plus satisfaisans.

En passant dans le département des colonies, les îles Falkland étaient tombées sous l’empire de la législation de la métropole ; mais on ne trouvait pas encore dans ces îles les choses essentielles que les lois anglaises supposent en principe, c’est-à-dire une population capable de fournir les élémens d’une assemblée législative et d’un jury. Le gouverneur fut donc revêtu d’une autorité très étendue, mais purement discrétionnaire. Son action, comme le lui écrivait lord John Russell en lui remettant ses pouvoirs, devait être plus morale que légale ; il devait plus s’appliquer à persuader par la force de l’exemple, par l’empire d’une sage influence, qu’à gouverner et à administrer. Ce pouvoir, en quelque sorte paternel, était suffisant pour contenir une population qui comptait à peine cent habitans. Cependant, à mesure que les émigrations de la métropole et de l’Amérique du Sud, de races différentes, de mœurs plus ou moins policées, se dirigeaient vers les îles Falkland, il devenait nécessaire de fonder un pouvoir plus ferme et plus capable de diriger vers un but d’utilité commune ces élémens hétérogènes. Sur les instances de M. Moody, lord Stanley a présenté au parlement un bill pour l’organisation d’un gouvernement légal. En attendant que le projet du ministre des colonies reçoive la sanction des trois pouvoirs, voici le budget des îles Falkland tel qu’il a été voté par la chambre des communes pour l’année courante du 31 mars 1843 au 31 mars 1844.