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Page:Revue des Deux Mondes - 1843 - tome 4.djvu/836

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LES AFFRES DE LA MORT.

SUR LES MURS D’UNE CHARTREUSE.

Ô toi qui passes par ce cloître,
Songe à la mort ! — Tu n’es pas sûr
De voir s’allonger et décroître,
Une autre fois, ton ombre au mur.

Frère, peut-être cette dalle
Qu’aujourd’hui, sans songer aux morts,
Tu soufflètes de ta sandale,
Demain pèsera sur ton corps !

La vie est un plancher qui couvre
L’abîme de l’éternité :
Une trappe soudain s’entr’ouvre
Sous le pécheur épouvanté ;

Le pied lui manque, il tombe, il glisse :
Que va-t-il trouver ? Le ciel bleu
Ou l’enfer rouge, le supplice
Ou la palme, Satan ou Dieu !

Souvent sur cette idée affreuse
Fixe ton esprit éperdu :
Le teint jaune et la peau terreuse,
Vois-toi sur un lit étendu.