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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.


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14 février 1844.


Les deux chambres ont entamé la discussion des affaires sans que l’opinion se soit encore détournée du problème politique resté sans solution. La pairie a vu revenir devant elle cette éternelle loi du roulage, qui constate tout ce qu’il y a d’incertain et de contradictoire dans les données de la science pour les applications les plus usuelles. À en juger par les affirmations opposées qui se sont produites dans ce débat, par les faits inconciliables invoqués dans l’intérêt de chaque système, il demeure évident que la loi laissera beaucoup à faire au hasard et à l’expérience, et que les élémens de la bonne conservation des routes ne sont pas moins problématiques que les effets de la traction elle-même.

La loi principale de la session, celle qui détermine les conditions assignées à la liberté de l’enseignement secondaire, a été portée à la chambre des pairs, et les hommes les plus éminens de cette assemblée ont aspiré à faire partie de la commission destinée à l’examiner. Dans la chaleur même qui a signalé, dit-on, les discussions préparatoires, il y a des gages assurés du soin scrupuleux avec lequel seront pesés toutes les prétentions et tous les intérêts. Le projet, à peine connu, a suscité dans toute la presse des attaques dont la vivacité ne doit pas surprendre après l’excitation si malheureusement imprimée à la polémique depuis plusieurs mois. Quant à nous, nous attendons la discussion solennelle du Luxembourg et les éclaircissemens de la tribune avant d’exposer notre opinion sur une loi en butte en ce moment aux reproches les plus contradictoires, et nous nous bornerons à remercier M. le ministre de l’instruction publique d’avoir saisi de cette brûlante question un pouvoir qui, par sa nature même, offre de précieuses garanties de lumières et d’impartialité.