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ÉTUDES
SUR L’ANGLETERRE.

IV.
MANCHESTER.[1]

Cette dégradation physique et morale des classes laborieuses, dont le spectacle est si affligeant à Manchester, mais qui frappe généralement les grands centres d’industrie, préoccupe vivement les esprits en Angleterre. Il y a là un scandale qui pèse à la conscience publique ; chacun sent bien que, dans un pays où de pareilles maladies se déclarent, les hommes qui président à la direction de l’ordre social ne sauraient échapper à toute responsabilité. Quelle que soit la forme de ses institutions, aristocratie ou démocratie, l’Angleterre se gouverne elle-même et elle s’appartient. Ses destinées ne sont pas entre les mains d’une domination étrangère ; aucun pouvoir artificiel ou absolu ne contraint le sentiment national. Les classes que le mouvement naturel de la société a pour effet d’élever exercent librement cette puissance, et, pour la part d’action qui leur revient sur les destinées du

  1. Voyez la livraison du 15 mars