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LA
MAISON DU BERGER.

POÈME[1].

LETTRE À ÉVA.

I.

Si ton cœur, gémissant du poids de notre vie,
Se traîne et se débat comme un aigle blessé,
Portant comme le mien, sur son aile asservie,
Tout un monde fatal, écrasant et glacé ;
S’il ne bat qu’en saignant par sa plaie immortelle,
S’il ne voit plus l’amour, son étoile fidèle,
Éclairer pour lui seul l’horizon effacé ;

  1. Ce poème est le prologue du volume des Poèmes philosophiques de M. Alfred de Vigny, dont les quatre premiers : la Sauvage, la Mort du Loup, la Flûte, le Mont des Oliviers ont été publiés dans cette Revue.