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REVUE LITTERAIRE.




HISTOIRE. - POESIES. - ROMANS.




Parlons d’abord de quelques ouvrages, d’histoire. Aussi bien, des trois branches productives de la littérature actuelle, l’histoire, la poésie et le roman, c’est l’histoire qui tient le mieux son rang et ne déroge pas. Tandis que la poésie fait l’école buissonnière et que le roman s’égare dans un mercantilisme cupide, l’histoire garde ses habitudes de dignité et de travail, et, sauf quelques exceptions, — il y a toujours quelques Varillas à droite ou à gauche, — mérite l’estime, parfois même une renommée éclatante et durable. Je ne sais dans quel vieux conte j’ai lu qu’il y avait une fois une mère d’assez bonne maison qui avait un fils et deux filles, — trois enfans de grande espérance. L’aînée des deux sœurs, prudente et rangée, fit un mariage convenable, et prit position dans le monde ; la seconde, plus séduisante, plus belle, et dont l’enfance avait été brillante, presque magique, prêta l’oreille aux propos trompeurs, et se laissa enlever un beau jour, abandonnant la maison natale pour courir les aventures ; le jeune homme, spirituel et hardi, pouvant prétendre à tout, et ayant donné assez de preuves de son mérite précoce pour qu’on pût, sans trop de présomption, compter sur son avenir, se jeta dans tous les débordemens, gaspilla les dons les plus rares, et se prépara une mauvaise fin. — Si la poésie et le roman connaissent leur mal, ils me comprendront ; s’ils ne le connaissent pas, ils crieront au pédantisme. Fi du pédantisme ! je ne l’aime pas, et je le dis tout haut. Je n’en cours