bibliothèque du comité de l’instruction publique. Ces copies sont d’autant plus précieuses que les originaux ont disparu depuis lors. Au reste, Arbogast avait réuni d’autres manuscrits de Fermat ; il possédait quelques originaux et une copie fort ancienne des lettres de Fermat à Mersenne. Les manuscrits que nous avons achetés à Metz, et qui provenaient tous de la même source, se composent d’une quarantaine de volumes fort précieux. On y trouve beaucoup de lettres inédites de Descartes, de Moivre, des Bernoulli, de l’Hospital, d’Euler, de d’Alembert et d’autres géomètres célèbres. Arbogast avait eu soin d’écrire sur la couverture de chaque volume le titre de l’ouvrage qu’il renfermait et le nom de l’auteur ; mais malgré une telle précaution, tous ces manuscrits, qui de la bibliothèque d’Arbogast avaient passé dans celle de M. Français, ont failli périr après la mort de celui-ci. En effet, sa bibliothèque ayant été mise en vente, plusieurs savans se sont empressés de l’explorer et d’y choisir les ouvrages qui leur convenaient ; mais croira-t-on que, dans cette ville de Metz, peuplée d’anciens élèves de l’École Polytechnique, visitée tous les ans par des examinateurs qui ont acheté des livres de mathématiques à la bibliothèque de M. Français, personne ne se soit arrêté à ce titre écrit en grosses lettres : Manuscrits inédits de Fermat ? Après une longue attente, ces manuscrits devinrent, comme nous l’avons dit, la propriété d’un bouquiniste qui nous les revendit à peu près au prix du papier.
Ce n’est pas seulement dans la collection d’Arbogast que l’on peut trouver des écrits inédits de Fermat. Des recherches persévérantes que nous avons faites à la Bibliothèque royale de Paris, et que les conservateurs de ce grand établissement ont favorisées avec une extrême obligeance, nous ont conduit à retrouver quelques fragmens inédits de Fermat, et plusieurs anciennes copies fort correctes d’écrits dont on n’a donné qu’une édition fautive. Il existe d’ailleurs entre les mains de quelques amateurs distingués des lettres inédites de Fermat, que M. de Salvandy, qui ne néglige rien pour que la loi relative à l’édition des œuvres de Fermat reçoive une prompte exécution, s’efforce de rassembler avec le zèle le plus louable. Nous-même nous avons trouvé quelques lettres de Fermat et de son fils dans la correspondance inédite d’Huet, dont nous avons fait l’acquisition il y a quelque temps, et qui contient plus de trois mille lettres autographes des plus illustres personnages du XVIIe siècle. Quoique, jusqu’à présent, on ne connaisse dans le Languedoc aucun écrit mathématique de Fermat, cependant les découvertes inattendues qui ont été faites