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DE


LA POESIE LYRIQUE


EN ALLEMAGNE.




FREDERIC RÜCKERT.
Seconde partie.[1]




C’est de Rückert qu’on pourra dire à bon droit quelque jour cette parole que nous retrouvons si souvent dans le panégyrique des grands princes, à savoir qu’il eut un cœur pour tous les cœurs, un esprit pour tous les esprits. Sagace, industrieux, souple à l’excès, il s’insinue au milieu d’un peuple, l’observe, et va surprendre en un clin d’œil sa physionomie, sa nationalité lyrique. En pareil cas, rien ne lui coûte : il se fera Chinois pour nous initier, par son poème de Schiking, au bizarre génie de ce monde vieilli dans l’enfance. Ensuite, l’histoire de Nala et Damajanti lui fournira le prétexte de s’attarder au sein de la civilisation hindoue, et de rimer pour nos oreilles européennes une des plus touchantes inspirations de la muse sanscrite. Et

  1. Voyez la livraison parue dans la livraison du 15 avril.