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— « Qu’est-ce donc, notre ami ? » Mais d’un ton héroïque,
Et comme s’enivrant des parfums d’Armorique
— « Si la fenêtre était ouverte, cria Pôl,
« Mon cœur n’y tiendrait plus, et je prendrais mon vol ! »

Lorsqu’aux bords de la Seine un sombre ennui nous gagne,
Nous aimons dans Paris à causer de Bretagne ;
Puis (ainsi vont les cœurs) sous les genêts fleuris,
En Bretagne il est doux de songer à Paris.


II.

une lettre de la ville.


Au fond d’une campagne, errant de chêne en chêne,
Vous vivez de repos, d’oubli, d’obscurité
Arrive de Paris un papier cacheté,
Le démon de la ville en sort et se déchaîne.

Illusions ! voilà tout le luxe des arts !
Déjà vous entendez les rumeurs du théâtre ;
Dans les jardins royaux, près des vases d’albâtre,
Les déesses de marbre attirent vos regards.

Fraîcheur du soir si douce à la terre embrasée,
Tu peux calmer aussi ces ardeurs d’un moment
Descends avec la nuit, ô saint recueillement !
Reviens, Esprit des champs, viens avec la rosée !

En Cornouailles.


III.

en passant à kemper.


Le double flot coulait sonore et clair
Au confluent de l’Odet et du Ster ;

Comme un géant hurlant dans les vallées,
La cathédrale envoyait ses volées ;

Et Corentin et le roi Gralon-Maur
Sur les deux tours semblaient régner encor ;