C’est alors que naquit, que se développa, que grandit dans une foule de paroisses à la fois une agitation sans exemple, et qui devint bientôt un sérieux embarras pour le gouvernement. De toutes parts, des meetings eurent lieu où les congrégations déclarèrent que les innovations approuvées par les évêques étaient attentatoires aux principes du protestantisme, et qu’elles n’assisteraient plus au service divin tant que ces innovations seraient maintenues. On ne s’en tint même pas toujours dans ces limites, et plus d’une fois, au moment où le ministre paraissait vêtu du surplis, la congrégation se leva en masse, lui tourna le dos, et sortit de l’église avec fracas. Plus d’une fois aussi les ministres, après le service divin, furent poursuivis dans les rues, assiégés dans leurs maisons et gravement insultés. Dans le même moment, les corps constitués, la corporation de Londres notamment, prenaient parti pour le peuple contre les évêques, et engageaient les vrais protestans à s’unir pour mettre un terme à l’usurpation de l’œuvre de Dieu. Dans une pensée analogue, des hommes considérables, le duc de Sutherland, lord Denbigh, lord Gainsborough, lord Sandon, lord Morpeth, lord Teignmouth, lord Ashley, lord Grosvenor, lord Cowper, lord Howard et beaucoup d’autres revendiquaient les droits des congrégations, et demandaient que les ministres eussent des suppléans laïques pour lire les Écritures et pour les expliquer. C’était répondre à la prétention des évêques par une prétention toute contraire, et effacer en quelque sorte toute différence entre l’église et les fidèles.
On le voit, le débat ainsi posé s’agrandissait et sortait de la querelle un peu mesquine du surplis et de l’offrande. Quels étaient les droits des évêques, et quels ceux des congrégations ? À qui, en matière de discipline, appartenait le dernier mot ? Enfin à qui devait-on obéissance ? à la hiérarchie régulièrement constituée, ou à la totalité les fidèles ? Telle était la question qui s’élevait, question immense, et qui mettait inévitablement face à face le principe catholique et le principe protestant. Cette question, les évêques essayèrent d’abord de l’éluder. Ainsi, l’évêque de Londres consentit à suspendre pour un an les changemens ordonnés. L’évêque d’Exeter recommanda à son clergé beaucoup de précautions, beaucoup de ménagemens, jusqu’au jour où l’esprit public deviendrait meilleur ; puis, cédant sur quelques points, il concentra sur le surplis toutes ses forces, non que le surplis, en soi lui parût préférable à la robe, mais parce que le surplis avait l’autorité de la rubrique, et devait à ce titre être préféré. Tous ces atermoiemens, tous ces compromis, ne satisfirent