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pas moins rejetée, mais seulement par 116 voix contre 108. Pour l’église libre d’Écosse, qui, dans l’affaire de Maynooth, avait montré tant d’intolérance, la leçon n’était pas mauvaise ; pour la cause de la justice et de la liberté religieuse, c’était un fâcheux échec, un échec, auquel on n’aurait pas dû s’attendre.

Au nombre des questions du même ordre, il convient encore de placer une motion de M. Christie, à l’effet de faire une enquête sur les revenus, les privilèges, les réglemens des universités d’Oxford et de Cambridge, ainsi que sur l’état de l’enseignement en Angleterre. M. Christie, qui donna sur ce vaste sujet de curieux détails, fut appuyé par M. Ewart et lord Palmerston, et combattu par sir Robert Inglis et M. Goulburn. La motion obtint en définitive 82 voix contre 143. Il convient de mentionner aussi le bill sur la réunion des évêchés de Bangor et de Saint-Asaph, que lord Powis présenta de nouveau, et qui de nouveau fut rejeté à 129 voix contre 97. Je ne ferai que citer en passant les bills sur les banques d’Écosse et d’Irlande, le bill sur les pauvres d’Écosse, le bill sur l’appropriation des biens communaux, qui furent votés après quelques discussions. Plusieurs autres bills, tels que le bill sur l’exercice des professions médicales et le bill sur les jardins de pauvres, rencontrèrent de grandes difficulté et durent être ajournés à la session suivante. Quant aux bills de chemins de fer, ils furent si nombreux et si compliqués, que le parlement dut, à plusieurs reprises, réviser tous ses règlemens et adopter une multitude de résolutions nouvelles. Des comités spéciaux de cinq membres chacun furent établis, d’où l’on exclut l’intérêt local. Le parlement décida en outre que ces comités étaient obligatoires, et qu’aucun membre n’avait le droit de s’abstenir l’y paraître. Comme un tel article était d’une exécution difficile, et que les membres irlandais, entre autres, avaient publiquement déclaré qu’ils résisteraient à l’autorité du parlement, un membre proposa un beau jour de conserver seulement le vote définitif sur les chemins de fer, et de renvoyer au bureau du commerce toutes les opérations préliminaires ; mais sir Robert Peel combattit cette proposition comme attentatoire aux prérogatives de la chambre, et les choses continuèrent à marcher tant bien que mal. De nombreux abus d’ailleurs furent signalés dans les deux chambres, abus si graves que le président du bureau de commerce lord Dalhousie, dut les reconnaître à la chambre des lords, et proposer la réforme radicale du bureau chargé de l’examen préparatoire des projets. À ce sujet aussi il y eut aux communes une discussion fâcheuse, et de laquelle il résulta de telles charges contre un membre actuel et un ancien membre du parlement,