Encore cette sonnerie ! Adieu donc, marquise. Je ne vous en tiens pas quitte, au moins. (Il ouvre la porte.)
À ce soir, toujours, n’est-ce pas ? Mais qu’est-ce donc que ce bruit que j’entends ?
C’est le temps qui vient de changer. Il pleut et il grêle à faire plaisir. On vous apporte un troisième bonnet, et je crains bien qu’il n’y ait un rhume dedans.
Mais ce tapage-là, est-ce que c’est le tonnerre ? en plein mois de janvier ! Et les almanachs ?
Non ; c’est seulement un ouragan, une espèce de trombe qui passe.
C’est effrayant. Mais fermez donc la porte ; vous ne pouvez pas sortir de ce temps-là. Qu’est-ce qui peut produire une chose pareille ?
Madame, c’est la colère céleste qui châtie les carreaux de vitre, les parapluies, les mollets des dames et les tuyaux de cheminée.
Et mes chevaux qui sont sortis !
Il n’y a pas de danger pour eux, s’il ne leur tombe rien sur la tête.
Plaisantez donc à votre tour ! Je suis très propre, moi, monsieur ; je n’aime pas à crotter mes chevaux. C’est inconcevable : tout à l’heure il faisait le plus beau ciel du monde.
Vous pouvez bien compter, par exemple, qu’avec cette grêle vous n’aurez personne. Voilà un jour de moins parmi vos jours.
Non pas, puisque vous êtes venu. Posez donc votre chapeau, qui m’impatiente.
Un compliment, madame ! Prenez garde : vous qui faites profession de les haïr, on pourrait prendre les vôtres pour la vérité.