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DE


LA PAIRIE EN FRANCE


DEPUIS LA REVOLUTION DE JUILLET.




I.

« Avec l’hérédité de moins, vous avez de moins la pairie, » disait, en 1831, l’illustre orateur que nous venons de perdre, M. Royer-Collard. Cette triste et grave prophétie est-elle vérifiée ? Voilà quinze ans écoulés depuis qu’elle a été faite, et nous pouvons nous demander aujourd’hui, sans risquer de paraître trop impatiens, si nous avons une pairie. Si nous ne l’avons pas, est-ce à l’abolition de l’hérédité qu’il faut nous en prendre ? est-ce à d’autres causes ? Quelles sont ces causes ? Comment enfin remédier au dépérissement de la pairie, s’il est vrai que la pairie se soit depuis quinze ans affaiblie et diminuée ? Telles sont les questions que nous voulons traiter rapidement.

Ces questions ne sont point, je le sais ; à l’ordre du jour. La presse et la tribune s’occupent peu de cet affaiblissement progressif d’un des pouvoirs de l’état, et ce n’est pas, selon moi, un des moindres dangers du mal que l’indifférence même qu’il inspire. Il est souvent question à la chambre des députés de réviser la loi électorale, mais jamais on ne parle de réviser la loi qui règle les conditions de l’admissibilité