Il arrive, à ce qu’il paraît, un âge dans la vie de tout écrivain où le fauteuil académique a d’irrésistibles séductions. La cire même dont les critiques avaient bouché leurs oreilles, pour passer devant la sirène, finit avec le temps par se fondre. À vingt ans, on aiguise sa plume contre les quarante ; vingt ans plus tard, on fait ses visites aux trente-neuf. Voilà deux siècles que les choses vont ainsi, et qu’à un moment donné ces sortes d’épigrammes se métamorphosent en aménités. Les aménités sont une gymnastique préparatoire imposée à toutes les espèces de candidats. Il y a donc un moyen sûr pour l’Académie d’avoir à la longue raison des critiques, et ce moyen, c’est la vertu qu’on nomme patience, la même vertu précisément que l’Académie, en quelques-unes de ses séances, se plaît, par une juste réciprocité, à éprou-