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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.


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31 décembre 1845.


La session est ouverte ; quel en sera l’avenir ? Le ministère a-t-il à craindre dans cette session les orages qui l’ont assailli l’année dernière, et qui ne l’ont pas renversé ? Que fera l’opposition ? que fera le gouvernement ? Le discours de la couronne peut être considéré comme le programme de la session du côté du ministère. Le programme de l’opposition se développera dans la discussion. On peut cependant dire dès ce moment que l’opposition devra surtout s’attacher à suppléer aux nombreuses réticences du discours de la couronne.

Ce discours, en effet, est fort explicite sur les questions que nous appellerons les faits accomplis ; il est court et timide sur les faits en cours d’exécution, et il cherche à éluder la discussion. Ainsi, toutes les questions qui se rattachent à l’indissoluble union de la famille royale et de la France, et qui sont, grace à Dieu, des questions gagnées depuis long-temps, sont un des sujets sur lesquels le discours s’étend avec le plus de complaisance, et sur ce point l’adresse des deux chambres pourra s’étendre aussi avec une prédilection toute nationale. Les acclamations des deux chambres ont même, dès hier, fait la réponse la plus douce, nous n’en doutons pas, aux oreilles du roi, car c’est surtout, quand il a parlé de ses fils, qui portent partout avec honneur le nom de la France, c’est surtout alors que les acclamations ont été vives et universelles. Nous espérons que, dans l’allusion que le discours de la couronne et les acclamations de la chambre ont faite au voyage du duc de Montpensier en Orient, il y a une pensée politique.

Il est temps, en effet, que la France s’occupe de l’Orient, et surtout du