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Page:Revue des Deux Mondes - 1846 - tome 13.djvu/683

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À l’assemblée générale de l’église (kirk) d’Écosse, ou, dans le cas où elle ne serait pas assemblée, aux commissaires de l’église d’Écosse, ceci.

« Musselburgh, 3 août 1650.

« MESSIEURS,

« Votre réponse à la déclaration de l’armée est venue sous nos yeux. Quelques-uns de nos pieux ministres ont rédigé à Berwick cette réponse, laquelle j’ai jugé convenable de vous envoyer.

« Que vous ou nous, dans ces grandes affaires démêlées, obéissons à la volonté ou à l’esprit de Dieu, c’est seulement par sa grace et sa miséricorde envers nous. Et par conséquent, ayant dit comme dans nos papiers (manifestes) nous confions l’issue de ces choses à lui qui dispose de toutes choses, vous assurant que nous avons la lumière et la consolation qui augmentent en nous de jour en jour ; et nous sommes persuadés que, devant qu’il soit long-temps, le Seigneur manifestera son bon plaisir, de façon que tous verront son doigt, et son peuple dira : Ceci est l’œuvre du Seigneur, et elle est merveilleuse en nos yeux. Celui-ci est le jour que le Seigneur a fait ; nous serons contens et nous nous réjouirons en lui. — Permettez-moi seulement de dire en un mot ceci :

« Vous prenez sur vous de nous juger dans les choses de notre Dieu, quoique vous ne nous connaissiez pas, quoique dans les choses que nous avons dites à vous, dans ce qui est intitulé la Déclaration de l’armée, nous avons parlé la parole de nos cœurs comme en la présence du Seigneur qui nous a éprouvés ; et, par vos paroles dures et fallacieuses, vous avez engendré le préjugé en ceux qui vous croient trop en affaires de conscience, affaires dans lesquelles chaque ame doit répondre à Dieu pour elle-même ; de sorte que quelques-uns vous ont suivis jusqu’au moment où leur ame s’est exhalée[1], et que d’autres continuent dans la voie où ils sont conduits par vous, nous le craignons, à leur ruine.

Et ce n’est pas merveille que vous agissiez ainsi envers nous, quand véritablement vous pouvez trouver dans vos cœurs le courage de cacher à vos propres gens les déclarations que nous vous avons envoyées, déclarations par lesquelles ils pourraient voir et comprendre l’affection de nos entrailles envers eux, particulièrement envers ceux d’entre eux qui craignent le Seigneur. Envoyez autant de vos déclarations que vous voudrez parmi nos gens ; vos papiers ont le passage libre : je ne les crains pas. Ce qui est selon Dieu en ces papiers, plût au ciel que cela fût accepté et admis ! Un de ceux que vous avez envoyés depuis peu, adressé aux sous-officiers et soldats de l’armée anglaise, a produit de leur part la réponse ci-incluse, laquelle ils m’ont prié de vous envoyer ; non une réponse subtile et politique, mais une simple et unie, une spirituelle. Dieu seul sait ce qu’elle est, et Dieu aussi, quand il sera temps, le fera voir (rendra manifeste).

  1. Dans l’escarmouche de Musselburgh et autres.