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la défense de la cause de Dieu et des royaumes, comme on le fait depuis douze ans, » ainsi que vous dites ; comment ceci serait « pour la sécurité du peuple de Dieu dans les deux nations, » ou comment nous opposer à cela ferait de nous les ennemis des hommes pieux, selon vous, c’est ce que nous ne saurions comprendre. Particulièrement, considérant que tous ces méchans prennent leur confiance et leur encouragement dans les derniers arrangemens de votre église écossaise (kirk) et votre état avec votre roi ; car comme nous l’avons déjà dit, et comme nous vous le répétons, nous cherchons seulement « quelque caution suffisante » pour la sécurité de ceux qui nous emploient ; ce qui, dans notre opinion, ne se trouvera pas dans quelques soumissions formelles ou feintes, de la part d’une personne qui ne connaît pas d’autres moyens d’arriver à ses méchantes fins, et qui est, en conséquence, conseillée de céder en ce point par ceux qui ont assisté son père, et qui l’ont jusqu’à présent poussé dans ses desseins les plus mauvais et les plus désespérés : desseins renouvelés maintenant par eux. Comment pouvez-vous, dans la voie où vous êtes engagés, nous défendre et vous défendre vous-mêmes de ces maux ? c’est maintenant, autant que nous y sommes concernés, notre devoir de le chercher.

« Si c’est là l’état de la querelle pour laquelle vous dites que vous voulez combattre notre armée, nous vous en donnerons l’occasion ; autrement, pourquoi serions-nous ici ? Et, si notre espoir n’est pas dans le Seigneur, il en ira mal pour nous. Nous nous confions et nous vous confions à celui qui lit dans le cœur et qui ajuste les rênes, celui avec qui sont toutes nos voies, qui a le pouvoir de faire pour nous et pour vous au-delà de ce que nous savons, et nous faisons des vœux pour que cela soit en grande miséricorde de son pauvre peuple, et pour la gloire de son grand nom.

« Et ayant rempli votre désir en rendant vos déclarations publiques, comme je l’ai dit précédemment, je vous prie de faire de même en faisant connaître à l’état et à l’église et à l’armée le contenu de cette lettre. Dans lequel but je vous en ai inclu deux copies, et je demeure

« Votre humble serviteur,

« OLIVIER CROMWELL. »


Pour contrebalancer cette redoutable présence de Cromwell, qui disserte ainsi l’épée à la main, et valoir au prétendant l’affection des calvinistes, on fait signer à Charles II une déclaration dans laquelle il avoue les « péchés de son père, » et il signe. Cependant Cromwell, campé sur les collines Pentland, surveille le mouvement de ses ennemis.


A… au conseil d’état, à Whitehall, cette lettre.

« Musselburgh, 30 août 1650.

« MONSIEUR,

« Depuis ma dernière, voyant que les ennemis ne se souciaient pas d’attaquer, — et que cependant ils se formalisaient aisément des propos qui se