Page:Revue des Deux Mondes - 1846 - tome 13.djvu/698

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

SOUVENIRS


D'UN NATURALISTE.




LES CÔTES DE SICILE

III.

LE GOLFE DE CASTELLAMMARE. - SANTO-VITO.[1]



En quittant la Torre dell’Isola, nous filmes d’abord droit à l’ouest, laissant sur la gauche Capaci et Carini, avec leurs riches vallées, que borde une côte basse et sablonneuse. Bientôt, poussés par la brise, nous doublions la pointe de l’Omo-Morto, tournions brusquement vers le sud, et entrions dans la baie de Castellammare, la plus grande de toutes celles qui découpent les rivages de la Sicile. Grace à cette admirable diaphanéité de l’air, dont notre atmosphère brumeuse ne saurait jamais donner une idée, nous embrassions d’un coup d’œil ce magnifique bassin qui s’enfonce à près de cinq lieues dans les terres, s’arrondit en demi-cercle, et présente sur ses deux rives le contraste le plus frappant. A l’est, les sommets éloignés du Belvedere, du Montelepre, du Monte-Mitro, du Firicino et du mont Bonifato dessinaient une vaste enceinte, aux gradins admirablement étagés, qui, s’abaissant

  1. Voyez la livraison du 15 décembre 1845.