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PASTORALES.



JUILLET


Ô mes amis, ô vous qui n’avez pas d’affaire,
Pourquoi demeurez-vous dans Paris solitaire
Lorsque l’ardent juillet et la saison d’été
Chassent aux champs quiconque a de la liberté ?
Ne souhaitez-vous pas reposer votre vue
Des toits, des murs, des gens qui passent dans la rue ?
Si vous m’aimez encore et si vous êtes las
De cette sécheresse et de ce grand fracas,
Venez, je vous attends ; quittez une rivière
Entre ses quais brûlans tristement prisonnière,
Et qui dans un lit sec semble contre son gré
Pousser avec effort quelque flot altéré.

Je sais parmi nos bois une claire fontaine,
Fraîche même à midi, tant son eau souterraine,
Par des canaux cachés au soleil, sous les monts,
S’est refroidie avant d’entrer en ces vallons,