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quinze années durant lesquelles la convention du 28 juillet 1817 devait être en vigueur, et qu’à compter de ce jour, le droit de recherche réciproque et les autres dispositions de cette même convention cesseraient d’être exercées. En transmettant cette pièce à lord Aberdeen, M. Hamilton terminait sa dépêche par ces mots significatifs : « Il peut être mis en question si, faute d’avoir été exécutées, les conventions relatives à la répression de la traite entre la Grande-Bretagne et le Brésil ne devraient pas être regardées comme demeurant en vigueur. » Telle fut aussi tout d’abord la pensée du cabinet anglais, et sir Robert Peel déclara nettement le 16 mai suivant, en répondant aux interpellations de lord Palmerston, que « en effet le Brésil avait dénoncé l’expiration de la convention passée pour l’exercice du droit de recherche réciproque, mais que, quelle que fût l’opinion qu’on pût avoir de la légalité de cet acte, la traite n’en demeurait pas moins prohibée de la part du Brésil, et partant susceptible d’être sévèrement réprimée. » Il ajouta ces paroles menaçantes : « En vertu de la convention du 23 novembre 1826, convention qui n’a été ni abolie ni abrogée, tout sujet brésilien exerçant la traite est réputé pirate, et doit être traité comme tel. Cette convention demeure en vigueur : c’est une obligation permanente consentie par le Brésil, et celle-là ne saurait être capricieusement anéantie. »

Par une dépêche du 4 juin, lord Aberdeen chargea M. Hamilton de déclarer au gouvernement brésilien qu’il admettait l’expiration de la convention de 1817, mais il contestait que le terme des quinze années fixé par la convention de 1826 fût expiré. Après la dénonciation du 12 mars précédent, il ne restait plus, disait-il, à la Grande-Bretagne, qu’à donner plein effet aux stipulations de la convention de 1826, qui lui assure le droit de faire capturer par ses croiseurs les bâtimens brésiliens trouvés en haute mer exerçant la traite et de disposer des navires capturés comme bona piratorum. « Le gouvernement de sa majesté britannique, continuait lord Aberdeen, avait espéré que le gouvernement brésilien aurait, par le renouvellement et le développement des engagemens passés entre les deux pays, offert à la Grande-Bretagne les moyens de rendre plus efficace la convention de 1826. Malheureusement, il n’en a pas été ainsi ; le succès et la vigueur avec lesquels la traite est à présent exercée sous le pavillon brésilien ne laissent au gouvernement britannique d’autre alternative que de recourir aux droits et aux obligations qui lient sa majesté britannique en vertu de l’art. 1er  de ladite convention. » En conséquence, M. Hamilton avait ordre de déclarer que son gouvernement était résolu à user de son droit, et qu’il allait soumettre au vote du parlement les mesures législatives nécessaires pour le mettre en état de faire exécuter les dispositions de l’article indiqué.

Lord Aberdeen s’exprimait d’une manière encore plus explicite dans