venir du Pérou. Une autre partie de l’or de la Nouvelle-Grenade se rend à la Jamaïque et de là en Angleterre. Le gouvernement grenadin, qu’un bon esprit anime, et qui sent de quelle importance peut devenir pour le pays l’industrie de l’or, en faveur de laquelle les particuliers font des efforts intelligens, vient d’adopter des dispositions libérales pour le commerce de ce produit. L’exportation des lingots est permise désormais ; ils pourront sortir moyennant un droit environ moitié moindre de celui que supportaient les espèces. D’après une comparaison établie entre l’entrée et la sortie des marchandises, on doit présumer que l’exportation, tant en espèces qu’en lingots et en poudre d’or, représente actuellement 3,250,000 piastres.
Avec les mines d’or que nous avons nommées, la Nouvelle-Grenade en possède d’autres dont l’exploitation remonte à la découverte même du continent américain par Christophe Colomb : ce sont celles de la province de Veragua dans l’isthme de Panama. Par un ménagement spécial pour les populations de l’isthme, le gouvernement de Bogota a conféré une immunité complète à l’extraction de l’or dans cette province. On en fait, à Panama, des ouvrages qui sont estimés partout. Une portion de l’or de la province d’Antioquia est de même mise en bijoux, et il faut y avoir égard. Il y a lieu ainsi de porter la production totale d’or de la république à 3,350,000 piastres, soit 4,954 kilogrammes de métal fin ou 17,064,000 francs. Il faut aussi tenir compte d’une production d’environ 200,000 piastres en argent provenant des mines de la province de Mariquita, qu’exploite une compagnie anglaise mal récompensée jusqu’à présent de ses efforts. C’est l’équivalent de 4,887 kilog. de métal fin ou de 1,086,000 francs. Ce ne sont pas les seules mines d’argent qu’il y aurait à exploiter dans la Nouvelle-Grenade.
La production de la Nouvelle-Grenade, depuis l’origine jusqu’à 1810, peut être évaluée à 295 millions de piastres en or ; de 1810 jusqu’à ce jour, on peut estimer qu’il a été produit du même métal une valeur de 81 millions et demi de piastres : ce serait donc jusqu’à ce jour 376 millions et demi de piastres en or, répondant à 556,840 kilogr. de métal pur, ou à 1,918 millions de francs.
Quant à l’argent, on ne saurait guère l’évaluer qu’à 250,000 kilgr. ou 55 millions et demi de francs environ.
Depuis une vingtaine d’années, les États-Unis se sont mis à produire De l’or. Les premières recherches remontent à 1814, mais ce ne fut que dix ans après qu’il y eut un produit appréciable. On rencontre l’or