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hommes d’état, du clergé et des aimables dames dans les deux hémisphères. » On demande au pouvoir exécutif de faire preuve de conciliation dans ses rapports avec la jeune république de Mexico et d’arranger avec elle une amitié durable. » Ce qui n’empêche pas qu’en même temps on ne veuille la diminution progressive des tarifs, l’indépendance particulière des états, et qu’on ne réclame d’une manière significative des remèdes plus sûrs contre la misère du pauvre peuple.

Sortira-t-il de cette fusion des anciens principes un changement de direction ? Le premier plan sur cette nouvelle scène sera-t-il marqué au nom des whigs ou restera-t-il occupé par les démocrates ? On ne peut guère s’aventurier à le prévoir. Ce qu’il y a du moins de vraisemblable, c’est que les questions commerciales recevront, dans un avenir plus ou moins rapproché, une solution différente de celle que leur a donnée le récent tarif ; que les whigs arrivent ou non jusqu’au pouvoir, ce sera très probablement leur doctrine économique qui triomphera, grace au ressentiment marqué des Pensylvaniens et de la Nouvelle-Angleterre pour les atteintes que leur a portées la dernière application des principes démocratiques. Il est à croire que les whigs, surtout aujourd’hui qu’ils modèrent leur système conservateur, réussiront à remettre en faveur ce qu’il y avait de plus essentiel dans le tarif de 1842, la protection des cotonnades et des fers contre l’industrie britannique ; c’est pour cela qu’on a voté pour eux dans le nord. Si nous considérions nos propres intérêts commerciaux, nous n’aurions qu’à nous féliciter de ce changement de front. On a dit que le dernier tarif avait été rédigé dans une intention spécialement hostile à la France ; on peut voir, par tout ce qui précède, que cette intention se compliquait du moins des antipathies générales du parti démocratique en matières somptuaires. Les whigs, ne professant point ce préjugé commercial, voulant tout d’abord couvrir l’industrie nationale contre l’industrie anglaise, rempliraient la caisse de la fédération avec les droits qu’ils percevraient avant tout sur les produits manufacturés de l’Angleterre nos vins, nos articles de Paris, nos soieries de Lyon, échapperaient ainsi presque forcément aux charges qui pèsent maintenant sur eux. Les tarifs américains, uniquement consacrés aux dépenses du gouvernement central ne doivent jamais produire un revenu supérieur à ses besoins, et on les ramène à ce strict niveau tout aussitôt qu’ils le dépassent ; les produits français hériteraient donc de la faveur dont le tarif de 1846 investit les produits britanniques. C’est là, pour nous, une raison sérieuse d’observer la marche des opinions et des faits dans l’intérieur de la confédération, il faut nous tenir prêts pour l’avènement d’une nouvelle présidence et peut-être d’une politique nouvelle.


TRAITÉ DE L’EXPLOITATION DES MINES, par M. Ch. Combes, ingénieur en chef des mines[1]. – Chacun sait que les métaux ne se trouvent pas dans la nature

  1. 3 volumes in-8o, avec atlas, chez Carilian-Gœury, quai des Grands-Augustins.