Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1846 - tome 16.djvu/282

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
SOUVENIRS


D'UN NATURALISTE.




Les Côtes de Sicile.

III.

TRAPANI. - LES ILES FAVIGNANA.[1]




La pluie, le froid et le vent qui avaient accueilli à Santo-Vito la Sainte-Rosalie et son équipage continuaient. Le travail nous était presque impossible dans ces chambres dépourvues de châssis vitrés. Les explorations le long de rochers sans cesse lavés par les vagues devenaient chaque jour plus difficiles et moins fructueuses. Il fallut songer à un nouveau déménagement. Cette fois, nous prîmes la voie de terre, et, tandis que notre embarcation, sous les ordres de Pérone, luttait contre les bourrasques de l’ouest, nous suivîmes un sentier qui, frayé par les pieds des mulets, serpente le long de la côte, sans cesse pressé entre les derniers talus de montagnes escarpées et la mer, dont il ne s’écarte que pour franchir, à travers des landes incultes, les pointes trop avancées. Quelques heures nous suffirent pour gagner la langue de terre sablonneuse à l’extrémité de laquelle s’élève Trapani ; mais

  1. Voyez les livraisons du 15 décembre 1845 et du 15 février 1846.