groupés en 25 communes, et que le nombre des familles à établir pourrait dépasser sans inconvénient le nombre de 5,000. Cependant le général, posant en principe qu’il serait injuste autant qu’impolitique de déloger les indigènes sans les indemniser, propose de circonscrire la colonisation dans les limites où il sera possible d’obtenir les terres sans argent, ou du moins à très peu de frais. En conséquence, il restreint provisoirement l’occupation du sol à 51,875 hectares divisibles en 2,332 familles. Cette population, répartie entre 40 centres d’habitation, formerait 14 communes. Ces chiffres ressortent du tableau suivant, que nous avons dressé d’après les documens fournis par la commission :
COMMUNES. | Population (familles) | Superficie totale (hect) | Superficie par famille (hect) | Centres de population | Population par lieue carrée (individus) | |
---|---|---|---|---|---|---|
Zone d’Oran | Sidi-Ali | 170 | 4,800 | 28 | 5 | 283 |
« | Hassian-Toual | 200 | 3,500 | 17 | 5 | 458 |
« | Tazout | 70 | 2,500 | 35 | 4 | 218 |
« | Goudyel | 140 | 6,000 | 42 | 2 | 175 |
« | Guessiba | 72 | 4,500 | 60 | 4 | 120 |
« | Arzew | 200 | 3,600 | 18 | 3 | 444 |
« | Betteoua | 100 | 2,425 | 25 | 3 | 320 |
Zone de Mostaganem | Les Jardins | 250 | 4,000 | 16 | 2 | 500 |
« | Assi-Mamaëte | 130 | 2,000 | 23 | 2 | 348 |
Zone intérieure du Sig | Saint-Denis | 600 | 8,400 | 14 | 4 | 560 |
« | Union agricole | 600 | 8,400 | 14 | 4 | 560 |
Zone intérieure du Mascara | Mascara (banlieue | 250 | 5,500 | 22 | 3 | 363 |
« | Sidi-Daho | 100 | 2,500 | 25 | 1 | 320 |
Village routier | Tledate | 50 | 1,150 | 23 | 2 | 348 |
14 communes | 2,332 | 51,875 | 27 (moyenne) | 40 | 343 (moyenne |
Le cadre est trouvé : il reste à le remplir. Suivant M. de Lamoricière, deux causes jusqu’ici ont porté obstacle à la colonisation sur une grande échelle : d’abord les formalités imposées aux capitalistes grands ou petits qui sollicitent des concessions de terre, les lenteurs administratives qui dévorent leurs ressources ; en second lieu, l’exagération des crédits que l’on propose de demander aux chambres pour les frais à la charge de l’état. Le général est donc persuadé que, si le devis des dépenses préparatoires était réduit au point de ne plus offusquer la parcimonie de nos représentans, et qu’en même temps tout individu offrant des garanties trouvât aussitôt sa place au soleil d’Afrique, la population exubérante en Europe prendrait d’elle-même son élan vers l’Algérie. Sur cette conviction repose le système auquel l’opinion publique a attribué le nom de colonisation civile.
Le projet que nous étudions s’est divisé naturellement en deux titres demande de crédits pour les travaux de premier établissement, et obligations