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LES

Côtes  de  Provence.


Seconde partie[1]
Toulon et la rade d'hyères.


Séparateur


La route de Toulon, que nous avons quittée à Aubagne, passe, pour gagner Cujes, de la vallée de l’Huveaune dans un bassin fermé de tous côtés, comme le lit d’un ancien lac. Les eaux de plusieurs torrens s’y réunissent dans des bas-fonds marécageux, et s’écoulent avec lenteur par des crevasses souterraines sujettes à s’engorger. On espère en accélérer la fuite par quelques travaux superficiels, et se dédommager de la dépense par la mise en valeur d’une centaine d’hectares de bon terrain. Une galerie de 1,600 mètres aboutissant à l’affluent de l’Huveaune, le plus voisin, délivrerait le pays de ces eaux croupissantes ; mais on se garde d’entreprendre, pour la salubrité d’une commune de deux mille ames, ce qui se ferait sans hésitation pour l’exploitation de la moindre mine.

Au sortir de Cujes, la route franchit par des rampes rapides des crêtes élevées d’où elle redescend dans la belle vallée du Beausset ; elle s’enfonce ensuite dans cette gigantesque fissure de terrain connue sous

  1. Voyez la livraison du 1er mars.