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LE PAMPHLET


ET LES


MOEURS POLITIQUES EN ESPAGNE




El pobrecito Hablador. — Cartas de Figaro. — El Curioso parlante. — Fray Gerundio. — Abenamar. — El Estudiante.




I.

On a dit que la révolution espagnole appartenait aux écrivains de mœurs, et le mot est plus vrai que ne l’est d’ordinaire un bon mot. La synthèse historique chercherait vainement à saisir, à travers les innombrables régimes éclos depuis tantôt quarante ans à la surface de la Péninsule, cet enchaînement visible de faits, ces gradations soit rapprochées, soit lointaines, qui, dans toutes les révolutions modernes, même les plus fécondes en imprévu, tracent la marche ascendante ou décroissante des idées. Partis sans à-propos, bouleversemens sans but, fanatiques sans croyances, novateurs sans projets, tout semble procéder à rebours dans cette étrange histoire, que jalonnent, à notre point de vue français, trois contradictions : 1812, 1833, 1840, — la liberté, symbole