DE
LA PRODUCTION INTELLECTUELLE
EN FRANCE DEPUIS QUINZE ANS.
I.
La théologie et la philosophie, on l’a vu précédemment, tout en aspirant encore au gouvernement du monde, trouvent en général le public assez indifférent. Unies durant de longs siècles et séparées plus tard par un divorce éclatant, elles ont fini par devenir ennemies, tout en devenant sceptiques pour elles-mêmes. Il semble aujourd’hui qu’elles ne proclament leur souveraineté que pour s’étourdir sur leur impuissance, et, quand on étudie leur histoire, on se demande si depuis long-temps déjà elles n’ont pas atteint leurs dernières limites. En suivant au contraire, et seulement depuis trente ans, le progrès des sciences naturelles et mathématiques, des sciences qui se fondent sur l’observation, pour se traduire ensuite en applications positives, on cherche, sans le prévoir, où s’arrêtera ce mouvement,