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L’UNIVERSITÉ D’ATHÈNES


ET


L’INSTRUCTION PUBLIQUE EN GRÈCE.


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Il y a dix-sept ans que la Grèce est redevenue une nation et qu’elle est entrée dans le système général de la politique européenne. Depuis lors, les puissances qui l’avaient aidée à renaître ont suivi avec attention ses premiers pas ; depuis lors, tous les hommes qui savent ce que vaut un tel peuple, issu de tels aïeux, et ce que, dans la poursuite de sa seconde destinée, il peut produire de changemens heureux ou funestes dans la marche du monde, n’ont pas cessé d’avoir les yeux fixés sur lui. La Grèce est petite, mais l’importance d’une nation ne se mesure pas plus à ses limites que celle d’un homme à sa taille. Il est d’autres forces, on le sait, que les forces matérielles ; aussi, quelque restreint que soit l’espace occupé sur la carte par la Grèce, l’indifférence n’est pas permise à son égard. Puisqu’on a tous les jours à compter avec elle, on doit savoir ce qu’elle est, ce qu’elle vaut ; mais, avant de la juger, il faut consentir à la bien connaître. Voilà pourquoi la France, son amie naturelle, l’a constamment suivie, depuis qu’elle existe, de ses regards bienveillans et désintéressés, plus curieuse de ses progrès que de sa reconnaissance. Des hommes capables de la bien juger ont voulu être témoins des premiers mouvemens de sa vigoureuse enfance et voir jusqu’à quel point elle grandissait dans son antique et glorieux berceau. Les uns ont fait connaître au public français la cour et la ville d’Athènes, de cette nouvelle Athènes qui, il y a quinze ans, n’était qu’un grand village, et qui renferme aujourd’hui trente mille habitans. Un autre, esprit sévère, observateur judicieux, mêlé depuis long-temps aux luttes de la tribune, s’est plu à reconnaître dans la jeune nation grecque une énergie politique dont l’action sera d’autant