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recherches spéciales et détaillées d’érudition et de critique, que des cours ne comportent pas, sans lesquelles pourtant il n’y a pas de solide histoire, et qui ont servi de prélude et de soutien aux entreprises des Brucker et des Tennemann. Ces quatre volumes de fragmens sont donc destinés à fournir en quelque sorte des pièces justificatives à l’enseignement de M. Cousin. Ils forment un tout qui se divise en autant de parties que l’histoire même de la philosophie : Philosophie ancienne, Philosophie scolastique, Philosophie moderne, Philosophie contemporaine. Les fragmens de la philosophie cartésienne, publiés il y a deux ans, font corps avec cette nouvelle série et doivent être considérés comme le premier volume de la Philosophie moderne. Partout le lien de ces dissertations particulières aux vues générales, soit dogmatiques, soit historiques, qu’elles développent, a été marqué ; partout l’unité d’esprit et de principes, parmi d’inévitables diversités, a été mise en relief, en sorte que ces fragmens et ces cours ne forment, à proprement parler, qu’un seul et même ouvrage, fruit d’une même pensée poursuivie avec persévérance à travers tant de vicissitudes, je veux dire le renouvellement des études philosophiques parmi nous, sur le double fondement de la psychologie et de l’histoire.


— Un livre qui a obtenu non-seulement dans l’Université et dans le monde savant, mais encore parmi les gens du monde, un légitime succès, vient d’arriver à sa cinquième édition : c’est le Dictionnaire universel d’histoire et de géographie de M. Bouillet[1]. On sait que l’auteur a réussi à renfermer en un seul volume compacte et peu coûteux la matière des plus vastes et des plus dispendieuses collections, l’histoire et la géographie anciennes et modernes, la biographie, la bibliographie, la mythologie, etc. On sait également que le principal mérite de ce recueil, et ce qui le distingue de beaucoup de publications analogues que la facile érudition de certains écrivains improvise chaque année, c’est la minutieuse exactitude des détails et la vigueur de la méthode. L’édition nouvelle se recommande par deux supplémens importans : 1° une série de notices, par ordre alphabétique, sur tous les personnages célèbres morts depuis quelques années, sans parler du récit des derniers événemens accomplis dans le Mexique, dans l’Inde et surtout dans l’Algérie ; 2° un tableau alphabétique de la population de la France, d’après le recensement terminé en 1847, présentant toutes les localités qui comptent mille ames au moins. À la faveur de ce supplément, qu’on peut se procurer à part pour le joindre aux éditions antérieures du Dictionnaire universel, l’ouvrage de M. Bouillet reste le plus complet des répertoires usuels, sans avoir le défaut ordinaire des recueils de ce genre qui, à peine publiés, sont déjà vieillis. Il faut ajouter que la correction du texte, la beauté du papier et du caractère, et tous les détails de l’exécution matérielle, sont une nouvelle preuve des soins qui ont été apportés à cette utile et consciencieuse publication.


V. de Mars.
  1. Un fort volume in-8, chez Hachette, rue Pierre-Sarrazin.