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absolues : l’une regarde l’importation du curcuma en poudre, l’autre, l’exportation des écorces à tan. On ne peut se les expliquer l’une et l’autre qu’en se souvenant de cette intempérance protectioniste dont, à une certaine époque, notre législature a été possédée. Nous les remplacerions, comme tout le reste, par un affranchissement complet.

Produits et déchets divers. — Rien de plus varié que la nature et le genre des objets qui, au nombre de vingt-quatre à trente, sont compris sous la dénomination générale de produits et déchets divers. En voici l’énumération : légumes verts, salés ou confits, fourrages de diverses sortes, houblon, plants d’arbres, agaric de diverses sortes, bulbes ou oignons, tourteaux de graines oléagineuses, champignons, morilles et mousserons, lycopode, truffes fraîches ou marinées, chardons cardières, racines de chicorée, plantes alcalines, drilles et chiffons, marc de raisins et marc de roses, amurca ou marc d’olives, tourbe crue, mottes à brûler, levure de bière. Tous ces articles réunis ont produit au trésor, en 1845, 602,796 francs, chiffre supérieur d’environ 120,000 à celui de 1844, mais inférieur à celui de 1846.

Le seul article de quelque importance dans cette série, au moins par rapport au revenu, c’est le houblon, qui a produit seul, en 1845, une somme de 478,463 francs. Viennent ensuite les racines de chicorée, tant vertes que sèches, qui ont produit 45,173 francs. C’est, pour les deux articles réunis, une somme de 523,636 francs, ou beaucoup plus que les cinq sixièmes de la recette totale.

Nous retrancherions donc de ce chapitre, en les affranchissant de tous droits : d’abord les légumes, qu’il est désirable de voir mettre à la portée de tout le monde, et sans excepter même de cette mesure les légumes salés ou confits ; puis les fourrages, tels que foin, paille, herbe, graines de vesce, son, etc., produits d’encombrement, d’ailleurs si utiles, et dont l’importation ne sera toujours que trop entravée par la difficulté des transports ; puis les plants d’arbres, qui peuvent rendre de si grands services à l’agriculture ; puis encore l’agaric, tant à l’état brut qu’à l’état d’amadou ; les bulbes ou oignons ; les tourteaux de graines oléagineuses, qui servent à l’engrais des bestiaux aussi bien qu’à l’amendement des terres, et qu’il est parfaitement inconséquent de grever de droits quelconques à l’importation, alors qu’on s’efforce d’en arrêter l’exportation ; les champignons, morilles et mousserons, qui ne feront jamais une concurrence bien dangereuse aux nôtres ; le lycopode ou soufre végétal ; les truffes, à quelque état qu’elles se trouvent, qui ne donneront jamais qu’un produit insignifiant, et dont nous exportons beaucoup plus que nous n’importons ; les chardons cardières, si utiles pour la draperie ; les plantes alcalines, dont les unes servent comme engrais, dont les autres sont utilement employées pour la fabrication de la soude ; les drilles et les chiffons, nécessaires à nos fabriques de papier,