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combustibles minéraux ; malgré la radiation de plusieurs articles dans le chapitre actuel des métaux, et la modération de droits que nous avons admise sur presque tous les autres, nous trouvons encore, pour l’ensemble de la section des matières minérales, un chiffre qui excède les trois quarts de la recette actuelle ; c’est 9,800,000 francs au lieu de 13,012,643. Après tant d’améliorations introduites, la perte pour le trésor n’est en somme que de 3,212,643 francs sur cette section.

Ici se termine, du reste, la série des sacrifices que l’état aurait à s’imposer. A partir de ce moment, nous n’aurons plus, au moins sur l’ensemble de chaque chapitre, que des augmentations de recettes à constater. Voyons donc à quelle somme totale les sacrifices précédens s’élèvent :


1re section, matières animales 4,200,000 fr.
2e - végétales 10,441,240
3e - minérales 3,212,643
TOTAL 17,853,883 fr.

Voilà donc le chiffre total des diminutions de recettes que l’état aurait à subir après tant de réductions et tant de suppressions de droits. Et moyennant ce sacrifice, plus apparent que réel, quels immenses bienfaits répandus sur le pays ! La perte pour le trésor public dût-elle être absolue et définitive, il ne faudrait pas hésiter à l’accepter en considération des résultats. Il s’en faut bien pourtant qu’il en soit ainsi. Dans la partie du tarif qui nous reste à examiner, nous allons voir arriver une à une d’abondantes compensations. Déjà, sur les fabrications, qui forment la dernière section du tarif, nous verrons les recettes grossir de manière à couvrir à peu près le déficit précédent, et cela par la simple conversion des droits prohibitifs ou des prohibitions absolues en droits modérés, sans que d’ailleurs aucune industrie existante soit mise un seul instant en péril ; mais c’est surtout sur les denrées coloniales, dont nous avons fait une section à part, que les augmentations de recettes seront considérables. C’est là que nous trouverons pour le trésor public, aussi bien que pour notre marine marchande, des résultats aussi brillans qu’inattendus : il y a de ce côté, s’il est permis de le dire, tout un monde nouveau à conquérir. C’est ce que nous tâcherons de mettre en évidence dans la troisième et dernière partie de ce travail.


CHARLES COQUELIN