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de ses faucons de chasse, fit écrire à toutes les villes du centre qu’on se mît en peine de le retrouver ; ce fut Chartres qui eut cet honneur.

(1498, 6 mars.) « Appointé qu’il sera envoyé en toute diligence devers le roi, quelque part qu’il soit, un oiseau (l’annotateur dit un oiseau de proie nommé tiercelet ou faucon) qui a été trouvé près d’ici environ, pour en faire son bon plaisir, attendu que puis naguère ledit seigneur avoit mandé et rescrit en cette dite ville qu’il avoit perdu deux essors et qu’on fit diligence de les recouvrer, si faire ce pouvoit, et que, pour ce faire, porter et gouverner ledit oiseau, Pierre Leconte ira et y a été commis et sera rescrit de par ladite ville audit seigneur. »

Voilà une cité bien loyale et bien humble ; les puissans ne manquent pas d’abuser de son dévouement. Pendant les règnes de Louis XII et de Charles VIII, cet abus n’est pas trop violent ; les braves échevins, au nombre de « douze, commis au gouvernement de la ville (MM. Bellanger de Guèvres et Voisin de la Treille, élus pour être du nombre des douze ayant fait le serment accoutumé, le 4 octobre 1497), » n’ont pas d’autres soins à prendre que de recevoir en cérémonie les présidens et les évêques, de leur « bailler des pots de vin, » de chasser des murailles les malades « de Naples, » et de faire représenter le « grand mystère d’Abraham. »

(1498, 22 janvier.) « A été appointé que la loge des malades de la maladrie de Naples sera abattue et seront mis hors lesdits malades pour plusieurs insolences qu’ils y font jour et nuit et que le bois et tuile seront vendus si faire se peut, ou autrement elle sera arsée et brûlée. — Item. Sera fait crier que tous les belistres, coquins, maraulx, malades de Naples et autres vuident hors de cette ville, excepté ceux qui sont natifs d’icelle et banlieue. »

(1507, 1er juin.) « M. le bailly de Chartres, accompagné de M. Berziau, de M. l’avocat du roi et autres, furent faire la révérence à M. le président Gaunay (Jean de Gaunay, premier président), qui étoit venu en cette ville touchant l’évêché de Chartres, et lui dire qu’on avoit été vers MM. les doyen et chapitre de Chartres pour leur remontrer que le désir et vouloir du roi étoit de pourvoir M. de Liège pour ledit évêché. — Donné et appointé que les demeurans par où la procession passera le jour de la fête du Saint-Sacrement, qui sera porté par M le cardinal de Luxembourg, évêque de Therouenne, accompagné de MM. les doyen et chapitre de Notre-Dame, de M. le premier président du parlement de Paris, tendront lesdites rues en ciel, tapisseries et autres choses honnêtes. — Le jour et fête du Saint-Sacrement, 3 juin 1507, M. le cardinal de Luxembourg, accompagné de M. du Mans, son neveu, et autres grands seigneurs, officia et porta le saint-sacrement en la procession. — On joua le mystère d’Abraham en la rue des Changes au coin de la rue de la Poulaillerie (aujourd’hui 3 maillets). »

(1506, septembre.) « La ville paya 4 livres 19 sols 6 deniers pour vin présenté à M. le bailly d’Amiens, à Mme de Vendôme, à M. le cardinal de Saint-Malo et à M. le légat, accompagné de plusieurs grands seigneurs à son logis des Trois-Rois, c’est-à-dire 4 (pots) à son diner et 2 après dîner qui furent baillés en flacons à