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DE L'ENSEIGNEMENT


DES BEAUX-ARTS.




L'ECOLE DE PARIS ET L'ACADEMIE DE ROME.




Le ministre de l’intérieur a nommé récemment une commission pour réviser les règlemens de l’Académie des Beaux-Arts et de l’Académie de France à Rome, particulièrement en ce qui concerne les concours et les récompenses qui en sont la suite. D’un autre côté, un grand nombre d’artistes se sont réunis pour protester contre le choix de cette commission, prétendant qu’à eux seuls appartient de la désigner. Peut-être eût-il mieux valu, pour protester, attendre le rapport fait au ministre. D’ailleurs, pourquoi contester tout d’abord au gouvernement une initiative sans laquelle il n’y a guère d’administration possible ? Je crains surtout qu’on ne se soit mépris sur le but du gouvernement. La plupart des artistes se sont émus en pensant qu’il s’agissait de leurs intérêts. Il s’agit, je le pense du moins, des intérêts de l’art, ce qui est fort différent, il faut avoir la franchise de faire cet aveu pénible. — Loin de moi le profane vulgaire ! voilà ce que dit l’art. — Il faut que tout le monde vive, voilà ce que disent beaucoup d’artistes. — Oui, sans doute, il faut que tout le monde vive, mais en faisant le métier auquel chacun est propre. Tel serait un bon dessinateur dans une fabrique, qui ne fera jamais qu’un détestable peintre ; tel sculpteur fera fort bien des chambranles de glaces, qui ne modèlera jamais une bonne statue. Ce n’est pas à tous les artistes, ni à la majorité des artistes que le gouvernement doit demander des conseils. Il fera mieux