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LA HONGRIE


EN 1848.




L'ANCIEN ET LE NOUVEAU PALATIN.




La Hongrie est au moment de se séparer de l’Autriche ; elle a établi une administration indépendante, un ministère responsable, dans lequel figure même un ministre des affaires étrangères. L’archiduc palatin a cependant été maintenu à la tête du royaume, et l’empereur a pu clore lui-même la session de la diète. Est-ce un royaume nouveau qui va s’ériger à l’orient de l’Europe ? La Hongrie reprendra-t-elle, dans l’ère nouvelle, le rôle important qu’elle jouait au commencement du dernier siècle, lorsque Ràkoczy, secondé des armes et de la politique de Louis XIV, brûlait, à la tête des mécontens, les faubourgs de Vienne ? ou restera-t-elle associée par quelque lien fédératif à ce groupe d’états divers qui composent l’empire autrichien ? Est-ce une ancienne nationalité qui ressuscite au jour, un peuple oublié qui se fait place et devra figurer dorénavant dans la politique de l’Europe ? Est-ce seulement une querelle entre Vienne et Pesth, une province qui réclame contre la centralisation, un parlement qui ne veut pas que les lois qu’il délibère soient cassées par la chancellerie de Vienne ? Questions importantes et qu’il n’est pas permis de négliger devant les chances d’une guerre européenne. Il s’agit en effet d’un pays grand comme la moitié