pays ? C’est ce dont nous allons tâcher de rendre compte en examinant successivement quelles ont été, à différentes époques, les relations du gouvernement déchu avec les grandes puissances du Nord, avec l’Angleterre, avec les états de second rang.
La monarchie de 1830 n’a pas eu à choisir, à son début, entre plusieurs systèmes de politique étrangère. Elle était tenue de donner satisfaction, à l’extérieur aussi bien qu’à l’intérieur, au mouvement populaire dont elle était à la fois le produit et l’expression. Sans doute, la dynastie qu’elle remplaçait n’était pas tombée sous les attaques dirigées contre sa diplomatie. La violation flagrante du pacte fondamental avait surtout déterminé son renversement. Cependant les amères récriminations ne lui avaient pas été épargnées sur les circonstances de son origine et sur les conditions mêmes de son existence en Europe. On avait pris soin de rappeler incessamment au pays cette coïncidence fatale du triomphe de ses ennemis et du retour de ses anciens maîtres. Leur avénement s’était confondu dans sa mémoire avec les défaites de nos armées, avec l’invasion de notre territoire. Les mêmes traités qui avaient relevé le trône des Bourbons avaient amoindri la France : ils lui avaient enlevé ses plus belles colonies, ils n’avaient pas même respecté son vieux sol. Landau donné à la Bavière, Sarrelouis remis à la Prusse, Huningue rasé, avaient ruiné du même coup nos moyens d’attaque et compromis les ressources de notre défense. — Le congrès de Vienne n’avait eu qu’un seul but : nous affaiblir de toutes les façons, nous surveiller toujours et nous contenir partout. En outre, il avait toujours paru impossible au gros de la nation qu’un gouvernement qui lui avait marchandé si fort les libertés publiques, qui s’était si opiniâtrement débattu contre l’application des règles constitutionnelles les moins contestables, eût jamais été, au dehors, un partisan bien sincère de l’indépendance des états et de l’affranchissement graduel des peuples. Les hommes que le mouvement de 1830 venait de mettre à la tête des affaires avaient tous professé ces opinions et contribué plus ou moins à les propager. Leurs actes ne pouvaient pas ne pas se ressentir de leurs anciennes paroles. Pour la réputation, je dirais presque pour la sécurité de la révolution de 1830, il fallait qu’elle portât en Europe ses conséquences naturelles ; mais que ne feraient point les cabinets étrangers pour l’empêcher !
Il a toujours été dans les destinées de la France de causer par sa puissance de l’inquiétude à ses voisins, et de les tenir à son égard dans un état de perpétuelle appréhension. Cette jalousie de l’Europe contre nous est inscrite à toutes les pages de notre histoire ; nous n’avons cessé de la