Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 1.djvu/300

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LA


SOCIÉTÉ FRANÇAISE


ET


LA DÉMOCRATIE




DE LA DÉMOCRATIE EN FRANCE, par M. Guizot[1].




La France, malgré les périls qui pèsent sur son avenir, malgré les souffrances qui l’étreignent encore dans le présent, jouit en ce moment d’une courte trêve de Dieu. C’est le prix et la récompense des efforts valeureux qu’elle fait depuis dix mois pour sauver le droit, la justice, la civilisation, pour se sauver elle-même du débordement révolutionnaire qu’elle a laissé se déchaîner sur elle. À force de courage et de bonne volonté, elle est parvenue à remonter le courant ; elle a recouvré jusqu’à un certain point, au milieu de l’avalanche d’événemens qui l’emportaient, l’usage de son libre arbitre ; elle a trouvé un point d’arrêt ; elle peut aujourd’hui recueillir ses pensées et ramasser ses forces pour diriger sa marche future ; elle peut, si elle sait réfléchir et si elle continue à vouloir, redevenir maîtresse de ses destinées. Cette halte n’est

  1. Librairie de V. Masson, place de l’École de Médecine.