Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 1.djvu/424

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les avantages accordés par ces contrats, le gouvernement a fait souvent des avances considérables aux planteurs moyennant caution. Les plus favorisés sous ce rapport ont été les introducteurs de la fabrication du sucre par l’appareil de Derosne et Cail ou par des appareils analogues. Les avances faites à l’une de ces entreprises ont, à notre connaissance, dépassé 2 millions. Il est des cas où le gouvernement laisse la libre disposition d’une certaine proportion des produits au planteur (un cinquième du sucre manufacturé, par exemple). Dans d’autres cas, il se réserve le droit de prendre la totalité des produits (la récolte du thé ou toute autre) à son compte, à un prix déterminé par le contrat, ou de la laisser entièrement à la disposition du planteur.


IV

Malgré les vices d’exécution que nous avons signalés, les diverses mesures adoptées pour encourager les cultures ont amené un développement remarquable, et à beaucoup d’égards inespéré, de la prospérité financière de la colonie. En comparant les revenus coloniaux de deux périodes séparées par un intervalle de dix années, nous arriverons à reconnaître qu’en définitive l’expérience tentée par le gouvernement colonial a complètement réussi. Cette comparaison doit être précédée toutefois de quelques explications sommaires, tant sur le système monétaire de Java que sur l’établissement du budget colonial, budget où l’évaluation des produits expédiés en Hollande pour compte du gouvernement figure pour une somme annuelle de 33 à 37 millions de florins, où 66 à 74 millions de nos francs à peu près.

Il a été difficile, à toutes les époques, de se former une idée exacte de la nature des différentes branches de revenus aux Indes orientales néerlandaises. Mac Gregor se plaignait tout récemment que tant d’obscurité planât encore sur cette importante matière. Les habitudes de jalouse réserve du gouvernement colonial, les complications que présentent les questions financières dans un pays où le système monétaire a subi de graves et fréquentes modifications, sont autant d’obstacles que nous avons cherché à vaincre pour jeter quelque lumière sur un sujet si peu connu.

Les espèces, or et argent, ont été très rares à Java dans ces dernières années. La quantité de monnaie de cuivre en circulation est au contraire énorme : elle excédait probablement, en 1844, 34 millions de florins où 68 millions de francs. Les affaires, en général, tant celles du gouvernement que celles du commerce, se font à l’aide du papier-monnaie, et il y a eu constamment, depuis nombre d’années, au moins deux espèces de billets de banque ou du gouvernement ayant cours légal : le papier-argent, le papier-cuivre. 1 florin papier-argent a