sire, et quiconque en cette cour, qu’il se montre ou bien qu’il se cache, osera m’accuser encore, je tiens qu’il en a menti comme un traître et comme un laquais !
Calmez-vous, mon frère, calmez-vous !…
Je n’en dis pas assez… Vous voyez qu’on ne répond rien.
Mon fils, croyez-vous qu’un coupable vous parlerait ainsi ?
Il est des choses que vous ne savez point, ma mère ; on vous les dira bientôt. Laissez-lui faire ses bravades. À quoi bon nous parler d’épées ? il ne s’agit pas de se battre… (Élevant la voix.) Ce n’est pas en champ clos, mais en cour de justice, qu’on prouve son innocence, et puisque mon cousin est si sûr de la sienne, eh bien ! nous verrons.
François !…
Mon fils, mon fils, vous me remplissez d’étonnement et de larmes ! Où veut-on vous entraîner ? Prenez garde, mon enfant !
Laissez-nous faire, nous savons où nous allons…
Mon ami…
Et vous aussi, Marie ?… Mais vraiment, ce M. de Condé…
Que dites-vous ?…
Je dis que je n’aime pas les sermons… c’est bien assez de ceux de ma mère. (Il se retourne et se dirige vers son appartement.)
Il faut que vous m’écoutiez… Je vous suis.
Non, restez… les femmes n’ont que faire à ces choses-là.
Mes forces sont à bout.
Dieu vous garde, mon oncle !… Brézé, ne sortez pas. — Suivez-moi, Chavigny. (Il sort. Les archers restent dans le vestibule ; Brézé et grand nombre de gentilshommes dans le fond de la salle.)