majesté. Vous saurez ce qui sera prescrit. Mais, croyez-moi, ne vous agitez pas… M. de Brézé va vous faire les honneurs de l’appartement qui vous est réservé.
Je comprends… (À M. de Brézé.) Eh bien ! monsieur, montrez-moi le chemin. (À part.) Mon frère avait raison ; aux barreaux près, me voilà logé comme lui !
Eh quoi ! vous aussi, mon frère… Ah ! monsieur de Guise, pouvais-je m’attendre, hier, quand vous m’avez envoyé…
Et moi, monsieur, pouvais-je deviner que MM. vos frères donneraient au roi de tels chagrins ?
Ce sera le malheur de ma vie ! Tant que Dieu me laissera dans ce monde, je me reprocherai ce que vous m’avez fait faire !… — M’est-il permis au moins de suivre mon frère et de lui tenir fidèle compagnie ?
Vous m’étonnez, monsieur le cardinal ! Le roi de Navarre n’est-il pas libre ? Il peut voir qui bon lui semble. (Bas à Brézé.) Prenez les noms de tous ceux qui viendront ; notez tout ce qu’il fera. Veillez-y, Brézé, les yeux bien ouverts ; le jeu est sérieux pour vous. (Le roi de Navarre, après avoir salué la reine-mère, sort en donnant la main au cardinal, et accompagné de Brézé. Le duc de Guise à haute voix :) Cypierre ! (Cypierre s’approche, le duc lui dit à l’oreille :) Courez voir ce qu’a fait Chavigny, et venez me dire si tout va bien de son côté.
- (Cypierre sort, les archers et les gentilshommes se dispersent et s’éloignent peu à peu. La reine-mère et le duc de Guise restent seuls sur la scène.)
Scène XXI.
Maintenant, monsieur le duc, me parlerez-vous enfin ?
Madame, c’est pour parler à votre majesté que le roi m’a fait sortir du conseil.
Il est bien temps !… Après un pareil coup, qu’avez-vous à me dire ? Ai-je besoin qu’on m’explique ce que je viens de voir ? Deux mots seulement : quel est ce grand mystère dont m’a parlé le roi ? Qu’avez-vous découvert, s’il vous plaît, et à quel moment ?