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REVUE DES DEUX MONDES.

vers la Loire. L’arrestation du prince avait tout abattu ; le châtiment s’est fait attendre, et déjà les mutins se redressent ! Ouvrez les yeux, madame. Quant à nous, notre parti est pris. Nous ne laisserons pas le roi plus long-temps dans cette voie funeste.

LA REINE-MÈRE.

Mais que voulez-vous faire ?

LE DUC DE GUISE.

Nous voulons… (Il aperçoit le cardinal de Lorraine, qui vient d’entrer.) Ah ! vous voilà, mon frère.



Scène XIV.

Les mêmes, LE CARDINAL DE LORRAINE.
LE CARDINAL DE LORRAINE.

Oui, c’est moi. Tout le monde est parti !

LA REINE-MÈRE.

Tout le monde ?…

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Tout le monde, madame.

LA REINE-MÈRE.

Mais le roi de Navarre ?…

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Le roi de Navarre aussi.

LA REINE-MÈRE

L’insensé !…

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Il s’est fait attendre un instant. Le roi, dans son indulgence, n’a pas voulu partir sans lui… Enfin, la caravane a pris sa course et s’en est allée grand train. (Bas à son frère.) Ne perdez pas ici votre temps. Nos commissaires sont à l’œuvre…

LE DUC DE GUISE, bas à son frère.

Ont-ils pris leur parti ?

LE CARDINAL DE LORRAINE, bas.

De Thou s’est fait tirer l’oreille, mais il ira comme les autres. Venez ; quand vous serez là, ils ne broncheront plus… Allons…

LA REINE-MÈRE.

Pardon, monsieur le duc, achevez-moi, je vous prie, ce que vous aviez commencé.

LE DUC DE GUISE.

Deux mots suffiront, madame. Nous en avons assez des fins de non-recevoir. Nous balayons tout ce fatras de palais. Le silence obstiné du