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LES ÉTATS D’ORLÉANS.
LA REINE-MÈRE, lui prenant les mains.

Mon cher enfant !…

LE ROI, d’un ton affectueux.

Approchez-vous, ma mère… Votre tendresse me fait bien.

LA REINE-MÈRE, embrassant le roi sur le front.

Mon bon fils !… Oh ! ce ne sera rien… (Se retournant vers Paré et l’interrogeant de l’œil.) Paré ?…

PARÉ.

Ce n’est qu’une syncope, madame.

LA REINE-MÈRE.

N’est-ce pas ?

PARÉ.

Il faudra quelques soins ; mais, croyez-moi, soyez sans craintes.

LE ROI, tendant la main à la reine.

Ma chère Marie, il fait bon vous avoir pour compagne. Sans vous je tombais encore cette fois. Oh ! j’ai vu comme vous m’aimez.

LA REINE, embrassant la main du roi.

Mon ami ! mon cher seigneur !

LE ROI.

Et mon oncle de Navarre, est-il là ?

PARÉ.

Oui, sire, le voici devant vous.

LE ROI.

Il est bien ? (Le roi de Navarre s’incline.) Bonjour, mon oncle.

CYPIERRE, bas à Brézé.

Dites donc, Brézé, qu’en pensez-vous ? Le roi n’est-il pas bien malade ?

BRÉZÉ, bas.

Pourquoi ?

CYPIERRE.

C’est qu’il a l’humeur bien changée !

BRÉZÉ.

Je n’en crois pas mes oreilles. Voyons, que va-t-il dire au cardinal ?

LE ROI, au cardinal de Lorraine qui s’approche.

Ah ! mon oncle, pas d’affaires… Je vous en prie, pas d’affaires.

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Quelle idée, sire ! je ne m’approchais que pour exprimer au roi mon espoir de le voir promptement rétabli.

LE ROI.

Pas sitôt que vous croyez… Nous n’aurons pas conseil demain, mon oncle !