Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 2.djvu/683

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
617
LES ÉTATS D’ORLÉANS.

excellent ; pas le moindre indice. Je l’ai dit à MM. de Guise, je le répète à votre majesté.

LA REINE-MÈRE.

Mais cette douleur de tête ?

PARÉ.

La reine se rappelle l’incision que nous avons dû faire ces jours passés ; la cicatrice n’est pas encore complète : peut-être le frottement du bonnet a-t-il causé cette douleur.

LA REINE-MÈRE.

Regardez-y de près, mon cher Paré, de bien près. Vous savez ce que je vous ai toujours dit…

UN HUISSIER, sortant de la chambre du roi.

Madame, le roi serait heureux que votre majesté voulût bien le venir voir.

LA REINE-MÈRE.

Le cher enfant ! C’est moi qui suis heureuse de sa bonne affection.

(Elle entre dans la chambre du roi. Au même moment, MM. de Guise en sortent. Ils saluent la reine-mère au passage. Quelques momens après, Cypierre et Brézé sortent aussi de la chambre et s’entretiennent à voix basse.)



Scène XXX.

MM. DE GUISE, CYPIERRE, BRÉZÉ.
LE DUC DE GUISE, à son frère.

Par le sang Dieu ! quel pauvre roi nous avons là !

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Comprenez-vous ce retour de tendresse ?

LE DUC DE GUISE.

Et ce dédain ? — M’a-t-il dit un seul mot ?

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Il m’a tourné le dos sur son lit chaque fois que je m’en approchais. Caprice de malade !

LE DUC DE GUISE.

Tout cela m’importe peu, puisqu’il n’y a ni poison ni danger.

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Son mal passera et son caprice aussi.

LE DUC DE GUISE.

Vous avez votre arrêt ?

LE CARDINAL DE LORRAINE.

Je l’ai là, bien dressé, signé de tous nos commissaires ; il n’y manque plus qu’un mot, le grand mot…