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Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 2.djvu/713

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LES ÉTATS D’ORLÉANS.

Condé pourrait finir par s’entendre avec eux. Ce n’est pas le ciel de France qui convient à si parfaite beauté ; les cœurs y sont trop chauds. Elle sera plus en paix sous un plus dur climat. (S’adressant au connétable.) Mon cher connétable, je vous donne votre liberté. Je vais trouver mon fils, le préparer à ses nouveaux devoirs. — Messieurs, à ce soir, chez le roi. — (Au roi de Navarre.) Mon frère, vous voudrez bien prendre place à son côté, comme lieutenant-général du royaume. — Chancelier, n’oubliez pas de prévenir MM. des états, et écrivez au parlement.

(Elle sort ; les dames l’accompagnent ; le connétable et le roi de Navarre sortent d’un autre côté ; la foule s’écoule peu à peu.)



Scène XXV.

LE CHANCELIER, Mme DE MONTPENSIER, quelques dames et quelques gentilshommes.


Mme DE MONTPENSIER, au chancelier.

Lieutenant-général !… Ce pauvre M. de Guise, le voilà donc devenu peuple !

LE CHANCELIER.

Avec le bâton de grand-maître, la clé de grand-chambellan, tous ses gouvernemens, honneurs et dignités ! plaignez-le, je vous conseille !

Mme DE MONTPENSIER.

N’importe ! ils tombent de bien haut, le cardinal et lui.

LE CHANCELIER.

Ils avaient compté sans la mort !

Mme DE MONTPENSIER.

Ils s’étaient faits trop grands !

LE CHANCELIER.

Qui frappe sera frappé.

(Il sort avec la duchesse.)



Scène XXVI.

Deux gentilshommes (M. DE LANSAC ET M. DE BROSSE).
M. DE LANSAC.

Mon cher de Brosse, ils pensent tous à eux… Ils s’en vont tous…, et ce pauvre petit roi, qui donc l’enterrera ?

M. DE BROSSE.

Vous avez raison, cher Lansac ; si nous n’y prenions garde, il serait porté en terre à la huguenote, sans cierge, ni prière ! (Ils sortent.)



FIN DU CINQUIÈME ET DERNIER ACTE.


L. Vitet.