Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 2.djvu/970

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

2° DIVISION PAR RELIGIONS


Religions d’état, 1,190,000 Calvinistes 300,000
« Luthériens 260,000
« Catholiques du rite latin 270,000
« Catholiques du rite grec 300,000
« Catholiques du rite arménien 10,000
« Unitaires ou sociniens 50,000
Religions tolérées, 1,216,000 Grecs non-unis 1,140,000
« Bohémiens 50,000
« Turcs 10,000
« Juifs 10,000
TOTAL 2,400,000[1]

Les nations diverses de la Transylvanie n’habitent pas le pays au même titre. Il y a entre elles toute la distance qui séparait, au moyen-âge, les diverses classes de la société, depuis le seigneur féodal jusqu’au serf ; certaines nations sont souveraines, d’autres seulement sujettes ou tolérées, et, chose étrange, celles-ci sont les plus nombreuses.

Au milieu du XVe siècle, les trois nations des Hongrois, des Szeklers et des Saxons, réunies à Tordà, petite ville sur la rivière de l’Aranyos, décrétèrent l’union des trois nations ; c’était une association pour la paix et la guerre, mais qui laissait à chacune des parties ses lois, ses privilèges et son gouvernement particulier : Les Hongrois et les Szeklers devaient payer de leur personne et prendre les armes en cas d’invasion des Turcs ou des Tartares, les Saxons devaient donner asile à leurs alliés dans les forteresses de leur pays. Cette union fut confirmée sous Bethlem Gabor en 1613, renouvelée par toutes les diètes, et solennellement maintenue, lors de l’annexion de la Transylvanie à l’empire, par le diplôme Léopold ; elle subsiste entière aujourd’hui. Le territoire fut partagé entre les trois nations ; les deux tiers environ du pays furent assignés aux Hongrois, qui ne forment guère que le quart de la population ; ils occupent toute la partie nord et ouest contiguë à la Hongrie. L’ancienne capitale, Carlsbourg, et Clausenbourg, où siège aujourd’hui la diète, furent comprises dans leur lot. Je ne reviendrai pas sur ce que j’ai dit ailleurs du caractère et des habitudes des Hongrois ; les Hongrois de Transylvanie ne diffèrent en rien de leurs frères des comitats voisins. C’est la même nation, séparée uniquement par une limite conventionnelle. Dans l’union, les Hongrois tiennent la première place ; ce sont les nobles de cette société, dont, d’après les anciennes lois, les Szeklers sont les soldats, et les Saxons les citoyens.

  1. On peut observer d’une manière générale que presque tous les calvinistes sont Magyars ou Szeklers, les luthériens Saxons, les grecs non-unis Valaques, les catholiques du rite grec uni Valaques, les autres Magyars et Saxons.